Les journalistes dans la cour des éléphant(e)s socialistes

Publié le par Yann

 

 

Moscovici à la Mutualité, 25 nov. 2008Une jolie pagaille ! A mon arrivée à la Mutualité ce mardi 25 novembre vers 18 heures, il semblait y avoir plus de journalistes que de socialistes. C'était le vote très attendu du Conseil national du PS. Photographes et JRI étaient interdits d'entrée. Agglutinée au-dessus d'une table, une nuée de journalistes etouffaient deux responsables com PS, à peine visible sous une incroyable forêt de bras tendant des cartes de presse. Tous s'impatientaient, pestant contre l'organisation.

 

 

Vote du Conseil national du PS à la MutualitéLa consigne était stricte et elle m'a été rappelée par le service d'ordre socialiste à l'entrée de la grande salle : « Si vous sortez un appareil photo, on vous sort tout de suite ! » J'ai donc pu assister au vote qui s'est déroulé, aussi étonnement que cela puisse paraître, de façon très sereine et sans contestation. A mains levées. Sans surprise, le rapport de la Commission de récolement a donc été accepté par 159 voix pour, 76 contre et 2 abstentions et l'élection de Martine Aubry, enfin validée. Un petit discours - qui ne rentrera sans doute pas dans l'histoire - de la nouvelle secrétaire générale, des promesses de rénovation qui ne mangent pas de pain, des applaudissements et tout le monde regagne presto la sortie où une meute de journalistes retenus par le fameux service d'ordre est prête à fondre sur le dos des éléphants.

 

A l'extérieur, une quinzaine de manifestants ségolinistes manifestent avec des pancartes : « Les militants demandent un nouveau vote ». Alors que je m'apprête à filmer une des manifestantes du groupe, celle-ci vient vers moi et me demande sèchement si j'ai une carte de presse. La question m'a fait sourire et je crois ne pas avoir répondu. Je pensais naïvement que le but d'une manifestation était d'être vu et entendu...

Avec l'arrivée des nouveaux supporters socialistes, nous avons vraiment aujourd'hui au PS, deux cultures militantes. Je me suis rendu compte très vite de cette fracture culturelle lorsque j'ai couvert les Universités de La Rochelle. Les réponses des partisans de Ségolène Royal étaient en effet des plus déconcertantes pour qui est habitué à entendre des réponses politiques à des questions politiques. Force est de constater que nous étions là dans un autre registre : de l'émotion, de la personne... même si le dévouement et l'énergie déployée pouvait être identique que celle des autres socialistes. 

 

Le PS a beaucoup critiqué la présentation caricaturale que les journalistes ont fait du parti, notamment à la Rochelle. Peu de journalistes il est vrai se sont réellement intéressés au fond des débats, préférant courir les cafés de la Rochelle pour voir qui mange avec qui, qui fait bande à part... Alors envoyé par un mensuel, je ne pouvais me passionner pour tous ces échanges complotistes, sachant que les alliances allaient changer à peu près toutes les heures. J'ai donc suivi assez studieusement les ateliers, souvent passionnants, sur l'école publique, la laïcité, l'audiovisuel, l'Europe...  me faisant pourtant peu d'illusion de ce qu'il en resterait une fois les hostilités de succession ouvertes. Les ateliers étaient totalement désertés par les journalistes qui avaient probablement anticipé la guerre qui s'annonçait. Peut-on leur en faire grief ? Reims nous confirmera que ce procès fait aux journalistes était peut être injuste.

Des idées, il n'en reste rien. Et une fois de plus, tout s'est effacé sous la guerre des egos.

 

 

Voici une petite vidéo ambiance que j'ai faite ce soir-là à la Mutualité :

 

Publié dans Carnet Nomade

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